Les vélos à assistance électriques sont très « fun » mais ils demandent aussi de prêter attention à la sécurité, la vôtre et celle des autres. En suivant les conseils de ce guide, vous serez préparé pour les situations potentiellement dangereuses que vous pouvez rencontrer avec votre VAE. Beaucoup des conseils seront inhérents a l'usage du vélo tout court. Vous apprendrez comment choisir les mécanismes adéquats, choisir le trajet le plus sûr, faire attention aux autres usagers et comment se déplacer sur des routes en mauvais état. Assurez-vous les prochaines fois que vous montez à vélo de le faire de manière sûre !
Équipement de sécurité
Vos freins
Tout VAE qui se respecte est muni de capteurs qui coupent l'alimentation du moteur lorsque vous actionnez les manettes de frein. Si ces capteurs ne sont pas fonctionnels, le moteur pourrait continuer à fournir de la puissance alors que vous freinez, ce qui peut s'avérer particulièrement dangereux si vous freinez de la roue avant et que le moteur agit sur la roue arrière.
En principe, une personne qui freine est supposée arrêter de pédaler, ce qui devrait également couper l'alimentation du moteur du vélo à assistance électrique (sinon, il n'en serait pas un), donc le bon fonctionnement des capteurs de freinage peut vous paraître superflu, mais il ne l'est pas. Il existera toujours des situation de surprise ou d'urgence où ces capteurs vous éviteront la chute ou la collision, surtout sur les revêtements instable et glissants.
Une autre situation courante est celle de la manœuvre à basse vitesse sans poser le pied: les cyclistes chevronnés font souvent des jeux d'équilibre à basse vitesse, pour ne pas poser le pied à un endroit qui suppose un arrêt, ou pour zigzaguer dans un passage étroit ou prendre un virage très serré (rampe de passerelle, barrière, zones partagées avec les piétons, etc.). Instinctivement, on découvre que jouer sur les pédales permet de conserver l'équilibre, en faisant varier la pression du pied sur celle-ci ou en faisant des allez-venus de pédales. On peut même jouer simultanément sur les freins pour réaliser des contre-efforts qui permettent d'améliorer encore l'équilibre. Imaginez que vous avez oublié que votre assistance électrique est sélectionnée au niveau maximum, vos petits coups de pédales pourraient très bien actionner le moteur et vous surprendre, surtout s'il s'agit d'un petit vélo à roue de 20 pouces, auquel cas le couple du moteur peut donner un à-coup assez brusque. Ici, le fait que les poignées de freins coupe le moteur prend toute son importance.
Au début de chaque parcours, faites donc toujours un test avec l'assistance électrique allumée: pédalez et freinez doucement par intermittences tout en continuant à pédaler pour vérifier que le moteur s'éteint effectivement au moment ou vous serrez les manettes de freins. Le fait de ne serrer qu'une seule manette est censé être suffisant pour couper l'alimentation. Si ce n'est pas le cas, il faudra faire réviser votre VAE car il s'agit d'un défaut de sécurité majeur.
Le casque: La dernière chose que vous voudriez faire serait vous faire mal à la tête. Et que vous le croyiez ou non, il y a des casques qui vous vont vraiment bien... Équipement non obligatoire, vous n'êtes cependant pas contraint de le porter vous-même, mais si vous accompagnez vos enfants, habituez-les à le porter de manière systématique et montrez-leur le bon exemple.
L'éclairage des bicyclettes est aussi importants pour éclairer votre chemin que pour vous faire voir sur la route de nuit. Je vous conseille un phare avant brillant à LED et au moins une lumière LED rouge non clignotante à l'arrière, les deux fixés sur le vélo. Si vous tenez absolument à avoir une lumière intermittente à l'arrière pour être plus visible, rien ne vous empêche de la porter sur le casque, le vélo, les sac à dos, etc. mais uniquement si elle seconde le phare arrière qui doit être de fonctionnement constant.
En VAE, vous n'aurez jamais de problème de piles, puisque l'éclairage est souvent alimenté par la batterie du moteur. Même avec la batterie vide, ce qui vous oblige à ne compter plus que sur vos jambes pour avancer, il y aura toujours un peu de courant disponible pour faire fonctionner l'éclairage. Pour les vélos conventionnels, la meilleure solution reste la dynamo intégrée au moyeu, alimentant des lumières LED, avec un petit accumulateur pour que l'éclairage continue à fonctionner lors des arrêts courts, à un feu rouge par exemple. C'est un point à méditer avant l'achat d'un vélo neuf.
Des produits innovants surgissent constamment sur le marché de l'éclairage pour améliorer la visibilité des cyclistes vis-à-vis des autres utilisateurs de la route. Nous citions déjà dans ce blog les puissantes lumières Orfos qui éclairent dans champ d'angle très large, ou les équipements dotés de laser de projection au sol, comme le phare Blaze LaserLight.
Habillement de haute visibilité : les habits brillants avec matériau réfléchissant est un bon moyen de s'assurer que les autres vous voie. Vous pouvez également ajouter des autocollant réfléchissants à votre vélo pour améliorer la visibilité. Le gilet réfléchissant et fluorescent est obligatoire de nuit hors agglomération. Les catadioptres à l'avant, à l'arrière, sur les roues et les pédales font également partie de l'éclairage passif obligatoire, pour toutes les directions.
Faites un peu de bruit : une sonnette ou un avertisseur est un bon moyen de prévenir les autres que vous vous approchez ou passez. Votre vélo, même électrique, reste extrêmement silencieux!
Rétroviseurs : les rétroviseurs de la bicyclette supposent une aide majeure pour voir ce qui se passe derrière vous. Certains miroirs peuvent être montés aux extrémités du guidon et d'autres sur le casque.
Trouvez un parcours sûr : choisir un trajet sûr par des rues moins transitées ou aller par des chemins dédiés aux vélos et piétons sont un bon moyen de vous maintenir sauf.
Jetez un œil à Google Maps pour voir par où vous pouvez passer dans votre ville. Allez dans la zone d'adresses et sélectionnez l'icône de la bicyclette lorsque vous cherchez un parcours en vélo.
Votre magasin de vélos local aura probablement une carte de circuits de cyclisme de votre ville et vous conseillera sur les parcours sûrs.
Empruntez les pistes cyclable si vous le pouvez. Les automobilistes ne sont généralement pas bien contents de devoir vous dépasser sur un boulevard encombré alors qu'une piste cyclable parallèle a été faite pour vous. Nombre d'entre eux râlent déjà suffisamment parce que ça coûte cher à la mairie et que ça supprime parfois des places pour se garer. Alors ne faites pas l'offense de snober les pistes cyclables! En VAE homologué, c'est un droit dont il serait dommage de se priver. En revanche, si vous roulez avec un deux-roue électrique qui ne réponde pas au normes "vélo" (moteur de 500W ou plus, utilisation d'un accélérateur, etc.) alors ne tentez pas le diable et disparaissez de la voie publique et amusez-vous en off-road car ce n'est pas seulement votre sécurité qui est en jeu, mais surtout celle des autres usagers.
Mettez "la première"
C'est un réflexe que n'importe quel vieux loup de mer du cyclisme urbain aura avant de s'arrêter à un stop ou un feu rouge: mettre un rapport inférieur avant tout arrêt pour anticiper la difficulté de démarrage, même sur le plat. Cela permet de partir avec un développement plus court et vous évite de démarrer en danseuse.
Concernant le vélo électrique, s'il s'agit d'un modèle dépourvu de capteur d'effort (c'est souvent le cas pour les moteur hub, placés dans le moyeu), il est conseillé de passer à un niveau d'assistance minimum pour ne pas être surpris par le couple du moteur lorsque le pédalage est détecté. Cette détection n'est en effet pas immédiate dans un départ arrêté, et c'est aussi pour raccourcir le temps de réponse du système électrique qu'il faut essayer de partir sur un petit rapport, car le premier tour de pédales se fera beaucoup plus vite et le moteur vous assistera en un temps plus court.
Ces deux mesures permettront de démarrer avec certaine aisance et progression, tout en gardant un équilibre plus contrôlé évitant le petit zigzag qui nous rapproche parfois dangereusement de la trajectoire des voitures nous dépassant, surtout en démarrage en côte.
Faites attention aux autres.
Roulez avec précaution et toujours attentif aux voitures, autres cyclistes, piétons et chiens. Et assurez-vous que les autres sachent ce que vous faites en signalant les changement de direction.
Le cyclisme est très amusant et il est facile de se détendre et profiter du parcours, mais assurez-vous de rester attentif aux problèmes potentiels.
Voiture ! Une règle d'or est de toujours penser que le conducteur d'un véhicule peut ne pas vous voir. Restez attentif aux voitures dans les intersections et tentez d'estimer vers où elles vont. Souvenez-vous que les conducteurs n'utilisent pas toujours les clignotants. Quant à vous, vous n'en serez pas pourvu, à moins que vous ne rouliez sur un "vélo électrique rapide" homologué, considéré comme cyclomoteur et qui pourrait en être équipé, ou que vous portiez des gants Zackees. Mais cela nous vous empêche pas de signaler vos intentions de changement de direction avec vos bras de manière systématique, même si vous n'entendez pas de moteur derrière vous: hé oui, il n'y a pas que votre vélo qui est électrique!
Si vous êtes en train de rouler sur une piste cyclable en bord de route, il est conseillé d'être toujours préparé au cas où une voiture vous dépasse et tourne juste devant vous au carrefour suivant. Hélas, cela arrive, mais si vous êtes sur le qui-vive, vous pourrez actionner les freins.
Faites également attention aux voitures garées. Il existe la possibilité que quelqu'un ouvre la portière au moment où vous passez. Restez attentif aux personnes assises dans les voitures garées et laissez-leur un espace suffisant pour qu'ils puissent ouvrir la portière sans problèmes.
Les autres cyclistes : faites attention aux cycliste les plus imprudents sur les routes et chemins. Il se peut que vous voyiez des cyclistes allant dans une direction contraire sur la piste cyclable que vous empruntez. Il se peut que vous les voyiez sur les trottoirs (c'est en général une mauvaise idée), ou encore rouler de nuit sans lumière, esquivant la circulation où ne respectant pas la signalisation ou les feux rouges. Et si vous en avez la possibilité, dites-leur poliment qu'ils n'aident pas la communauté de cyclistes.
Piétons : soyez prudents avec les piétons. Utilisez la sonnette ou votre voix avec suffisamment de prévision pour ne pas les surprendre lorsque vous arrivez dessus. Freinez un peu et dites « Bonjour ». Soyez particulièrement prudent s'il ont un chien et donnez-leur le temps pour qu'ils puissent l'écarter du chemin. Parfois, vous pouvez rencontrer un marcheur ou un coureur avec le écouteurs sur les oreilles. Faite ce que vous pouvez pour le prévenir que vous êtes là, en utilisant la sonnette ou la voix. Dans certains cas, ils ne vous entendront pas et il vaut mieux les doubler en allant doucement. Soyez particulièrement vigilant aux enfant de bas âge sur les trottoirs bordant directement une piste cyclable ou sur les espaces partagés avec les piétons: les chérubins sont particulièrement imprévisibles, c'est aussi ce qui fait le charme de l'enfance, et même si c'est rare, une collision avec un vélo peut être fatale.
Les chiens : vous trouverez de temps en temps un chien sans laisse. Si ce chien commence à vous poursuivre, essayez de ne pas paniquer. Dites-lui qu'il rentre chez lui. Le plus sûr est de continuer à circuler et d'accélérer petit à petit. Finalement le chien atteindra sa limite territoriale et s'arrêtera pour rentrer chez lui. Si vous avez une bouteilles d'eau à portée de main et suffisamment de coordination, essayez de l'asperger avec l'eau. C'est assez efficace et un moyen inoffensif pour dérouter le chien.
Préparez-vous pour les routes en mauvais état.
Nids-de-poule et fissures sur le macadam : Attention ! En principe ils représentent un grand problème pour les roues de bicyclette. Si vous roulez dans une zone qui comporte de nombreux trous, je vous recommande d'utiliser des pneumatiques plus large pour votre vélo car ils peuvent passer au-dessus des nids-de-poule et fissures bien mieux que les pneus plus fins. Essayez toujours d'éviter que le pneu s'encastre dans une fissure (les parallèles aussi), puisqu'il est très difficile de le sortir sans le déchirer. Pour le cas où, suivez quelques conseils de base pour éviter les crevaisons et allez toujours préparé pour en réparer une.
Graviers sur la route : ce peut être une surprise bien désagréable quand vous prenez un virage ou quand vous devez freiner. Le gravier ou la saleté des routes doivent être appréhendées avec prudence, c'est pourquoi je recommande que vous utilisiez attentivement les freins dans ces conditions. Dans certaines conditions le choc peut être inévitable. Restez attentif et observez la route, car ça vous aidera à voir la présence de gravillons ou de saleté et à prévenir les accidents. Modérez le niveau d'assistance électrique à proximité d'une telle zone, en particulier si le moteur est sur le moyeu avant. Une remise en route du moteur à l'avant sur le gravier et c'est le dérapage assuré.
Neige et verglas : Ça, ça peut être marrant en vélo électrique ! Je suis ironique, puisque la neige et la glace sont assez dangereuses, même si récemment j'ai monté sur mon vélo des pneus neige et je me suis bien amusé ! En fait, le vélo sur lequel j'ai monté les pneus avait un moteur avant, donc deux roues motrices, qui m'a aidé à passer les bancs de neige que je n'aurais jamais pu passer avec un vélo conventionnel.
Pour rester sérieux, je ne vous conseille pas de rouler en VAE sur le verglas ou la neige à moins que vous ayez d'excellentes habiletés en vélo ou que vous circuliez en Fat Bike à grosses roues, ces vélos vraiment prévus pour les quatre saisons (neige en hiver, sable en été, boue au printemps et en automne). Si vous pensez ne pas avoir ces facultés ou ne voulez pas prendre de risques, alors je vous recommande allègrement de mettre de bons pneus neige bien gros et de réduire la pression des pneus pour augmenter la surface de contact.
Conditions humides : lorsque les routes sont mouillées, mieux vaut aller doucement. Si vous freinez brusquement, vous pourriez glisser. Si vous prenez les virages trop serrés, c'est la chute assurée. De plus, les patins de freins peuvent être mouillés, ce qui fait que les freins seront moins efficaces et rendent le freinage plus long. La morale de cette histoire est de prendre les choses calmement.
Profitez de votre sortie !
Pourvu que ces conseils pour utiliser des équipements de sécurité, pour trouver des parcours sûrs, pour faire attention aux autres et pour rouler sur les routes en mauvais état vous seront utiles! Si vous connaissez d'autres conseils sur la sécurité, n'hésitez pas à les partagez dans la section de commentaires ici-bas.